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23 décembre 2012 7 23 /12 /décembre /2012 15:08

 

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Les principes du goju-ryu

Entre le go et le ju

L’essence du karaté goju-ryu repose principalement sur l’alternance du go « dur » et du ju « souple ». La pratique du style reposera donc entièrement sur une alternance de ces deux principes qui semblent au premier abord totalement opposés.

On retrouve le coté dur notamment dans la pratique des endurcissements. Selon cette école le corps doit être capable de supporter des coups qui seront inévitables lors des combats, ainsi les élèves apprennent non seulement à parer les coups mais aussi à durcir la partie du corps qui sera frappée. Ceci est entre autre permis par l’étude du kata Sanchin. Durant ce kata l’élève réalisera ses techniques avec une forte contraction en bloquant ses articulations de manière à ce qu’elles puissent résister à des chocs. Pour les pratiquants plus avancés un autre pratiquant viendra effectuer des frappes plus ou moins prononcées sur les membres et la ceinture abdominale de celui qui exécute le kata de manière à vérifier sa contraction et à l’habituer à recevoir les coups. Ce type d’exercice permet aussi à l’élève d’apprendre à gérer sa respiration de manière à recevoir un coup en ressentant un minimum de douleur. Ces exercices ne sont pas les seuls visant à endurcir le corps et on retrouve un certain nombre d’ustensiles utilisés par l’école pour renforcer le corps des pratiquants.

Le travail de la goju-ryu n’est cependant pas limité à un travail musculaire dur. Par exemples les déplacements doivent êtres légers et les blocages souvent circulaires doivent êtres vifs, hors ceci n’est pas permis en cas de trop grande contraction musculaire. L’élève devra apprendre à passer d’un moment de contraction, comme lors de la réception d’un choc, à un moment de décontraction qui lui permettra de vite contre-attaquer. Un travail purement orienté sur le go ne permettrait pas au pratiquant d’obtenir vitesse et fluidité dans l’exécution de ses techniques, mais l’absence de go lui ferait manquer de résistance lors des chocs et de puissance. Ce sera donc au pratiquant de trouver son équilibre en alternant les deux temps.

 

Un art proche de ses origines

Contrairement à d’autres formes de karaté qui ont trouvé une certaine indépendance technique, le goju-ryu est resté très proche de ses origines et à ce titre on lui trouve bon nombre de similitudes avec les boxes du sud de la Chine. Tout d’abord on y trouve une recherche particulièrement importante de stabilité qui permet de dégager une grande puissance lors de l’exécution d’une technique. Si les positions peuvent être basses, elles ne doivent pas l’être de manière exagérée comme en karaté shotokan et restent souvent assez naturelles. La position de base est sanchin dachi et a pour avantage d’être une position très stable et protégeant l’entre-jambe. On retrouve des positions similaires dans de nombreux arts du sud de la Chine.

Autre similitude technique, les coups de pieds sont peu utilisés et principalement bas. Ces derniers ne sont pour ainsi dire jamais utilisés au-dessus de la ceinture et on en retrouve principalement deux dans le style. Le premier est mae-geri qui est le coup de pied de base de tous les styles de karaté. Le second kansetsu-geri est principalement utilisé par cette école. Il s’agit d’un coup de pied bas visant l’articulation du genou. Mais cette faible utilisation des membres inférieurs comme outil de frappe est compensé par un très large arsenal de frappes avec les membres supérieurs. Ainsi au-delà des poings sont aussi utilisés les piques de doigts, le tranchant de la main mais aussi les coudes et de nombreuses formes de poings. On retrouve aussi l’utilisation des frappes aux points vitaux et un large panel de techniques de projections et de clefs.

Un autre point important avec les arts martiaux chinois est l’importance donnée au travail de l’énergie interne. On retrouve ainsi de nombreux exercices respiratoires visant entre autre à développer le « ki ».

 

La pratique du goju-ryuhttp://www.traditionalfightingarts.com/history_goju-ryu_files/Miyagikyoda.gif

Un art complet

Le karaté goju-ryu apparait comme un art particulièrement complet, cet aspect est dû à la recherche d’efficacité et de réalisme qui font que cet art ne se limite pas à la compétition comme certains autres. C’est d’ailleurs dans cette optique que le pratiquant est amené à faire des exercices d’endurcissement. De plus, ce style de karaté comprend de nombreuses techniques de blocages, de projections, de balayages, de frappes et de clefs qui doivent permettre au pratiquant de pouvoir s’adapter en fonction de la situation.

Un autre point important de ce style est la très forte utilisation de mouvements circulaires notamment dans les blocages. Ceci doit permettre au pratiquant de pouvoir bloquer des coups exécutés par des adversaires disposant d’une plus grande force physique que lui en déviant ces coups plutôt qu’en les stoppant net. On retrouve aussi ce côté circulaire dans certaines frappes, ce qui doit permettre au pratiquant de contourner la garde de l’adversaire.

Une autre particularité du karaté goju-ryu est qu’il comprend des exercices de musculation avec des outils traditionnels, ces derniers sont là pour aider le pratiquant non seulement à obtenir plus de force mais aussi à endurcir son corps. Les outils utilisés pour ce type de musculation sont les suivants :

- les nigiri game : certainement des outils les plus connu. Il s’agit de deux jarres en terre cuite disposant d’un col large que l’on agrippe avec les doigts. Si au début les jarres sont vides par la suite on y ajoute chaque jour un peu de sable. Cet outil permet de développer les saisies ainsi que l’équilibre et le relâchement des épaules.

-les chishi : il est composé d’un manche en bois dont un des coté est encastré dans un bloc de ciment et pouvant peser entre 3 et 15 kilos.

-Les ishisachi : il s’agit d’une sorte d’altère en forme de cadenas. Parfois en ciment ils sont utilisés pour le travail des blocages et des frappes.

-le tan : bâton long en métal lesté de deux disques de fer à ces extrémités. On raconte qu’à l’ origine il s’agissait de l’essieu d’un train.

-Le kongoken : sorte d’anneau en métal de forme ovoïde mesurant environ 1,60 mètre et pouvant peser jusqu’à 60 kg

 

Les exercices

Les katas possèdent une importance toute particulière en goju-ryu. Ces derniers sont au nombre de 12 et comprennent l’ensemble des techniques du style et sont une part essentielle de l’entrainement. On retrouve dans nombre de ces derniers des similitudes avec les arts martiaux du sud de la Chine tant au niveau des postures que des techniques utilisées. On peut par exemple citer le kata  tensho qui, bien qu’il soit exécuté avec une forte contraction musculaire, semble posséder certains points communs avec la première forme du wing tsun. La position y est assez similaire et l’on y retrouve des mouvements de mains relativement proches bien que l’aspect général semble au premier abord assez différent.

Une fois que les étudiants ont une bonne connaissance de l’exécution du kata, vient le second temps de l’étude de ce dernier, le bunkaï. Cette pratique est en fait l’application des techniques du kata avec un partenaire, le but est d’alors comprendre les techniques présentes dans le kata. Dans l’enseignement traditionnel les bunkai et les katas étaient l’essentiel de la pratique en karaté.

Une des particularités du style réside cependant dans l’exercice appelé kakie. Il s’agit ni plus ni moins que d’un exercice des poussées de mains semblable au tuishou présent dans de nombreux arts martiaux chinois.

On retrouve en plus de ces enseignements une forme de combat le jiu kumite. Ce dernier a été introduit par Gogen Yamaguchi dans les années 1930 pour permettre aux pratiquants de s’entrainer au combat en limitant les risques. 

 

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