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22 novembre 2012 4 22 /11 /novembre /2012 14:55

Le karaté ou art de la main vie est l’un des arts les plus connue de par le monde avec le judo. Cet art originaire d’Okinawa et longtemps méprisé par le Japon deviendra au XXème siècle l’un des arts les plus diversifié et les plus pratiqué au monde. Il est aujourd’hui composé d’un grand nombre de styles disposant chacun de son originalité et de son orientation propre.

Les origines du karaté


http://www.karate-bavans.fr/uploads/images/shuri-te.pngLes origines de l’art de la main vide

Si aujourd’hui cette île est une province du Japon elle ne l’était pas à l’origine. A l’origine, l’archipel des Ryükyü dont Okinawa est l’île principale était un état plutôt indépendant. En 1340, l’île d’Okinawa était divisée en 3 grands royaumes, ces derniers étaient en perpétuel conflit. Le plus grand de ces royaumes fut annexé par la Chine vers 1372 ce qui influença grandement la culture okinawaienne  grâce à divers échanges commerciaux, culturels… Il semble donc logique de penser que des transferts de population ont  eu lieu entre la Chine et Okinawa et que ces derniers permirent l’importation de techniques de combats issues de la Chine.

 

 On pense cependant que les échanges avec la Chine datent de bien avant le XIVème siècle. En effet il semble que l’archipel avait déjà noué des relations commerciales et diplomatiques avec le continent bien avant cela. Les nombreux échanges commerciaux ont donc dû permettre l’apport de techniques de combat issues de la Chine dans l’archipel bien qu’au vu du climat particulier de l’île la formation d’un art de poing uniforme avant le XVème siècle semble peu probable.

 

L’année 1429 semble particulièrement importante dans l’histoire du karaté. En effet elle marque l’unification de l’archipel sous la dynastie Sho. La fin des guerres civiles permit le commencement de l’âge d’or de l’île. En effet avec la fin des troubles, l’île put profiter pleinement de son emplacement géographique privilégié et devint une plaque tournante du commerce maritime de la région. De nombreuses populations venues du Japon, de Chine et d’une partie de l’Asie du sud-est s’y retrouvaient pour commercer. Cet échange permit à l’île de développer une culture très riche et favorisa vraisemblablement le développement de techniques d’arts martiaux issues de ce mélange culturel.

 

La création présumée du karaté.

Suite à l’effondrement de la dynastie Sho et une période d’instabilité politique, une nouvelle dynastie elle aussi nommé Sho, prit le pouvoir en 1477. Pour éviter une nouvelle guerre civile et maintenir les seigneurs locaux sous la coupe du régime,  le roi décida d’interdire le port des armes aux paysans et imposa à tout noble sans armée de vivre à la capitale. Cette histoire est réfutée par beaucoup du fait du manque de documents crédibles, cependant si elle est vraie, elle marque bien l’origine non seulement du karaté nommé à l’origine T’ang-te (ou parfois nommé To-te) mais aussi du kobudo d’Okinawa. En effet bien que le pays fut politiquement stabilisé sa richesse et sa situation géographique en firent la proie de nombreux pillards et pirates notamment japonais. Les habitants auraient donc dû trouver de nouvelles manières de se défendre avec ce dont ils disposaient à savoir des outils et leur propre corps.

Bien que cette histoire soit incertaine il est certain que le karaté est apparu aux alentours de la fin du XVème siècle et qu’il soit le descendant des arts martiaux chinois. En effet le nom T’ang-te signifie main de Chine. Cet art semble d’ailleurs d’abord avoir été étudié par la noblesse le peuple se limitant à l’étude du kobudo. Ceci pourrait avoir deux explications. La première est que seuls les gens du peuple travaillaient en usant des outils du kobudo, les nobles eux qui n’en avaient pas usage n’en portaient pas. Hors les nobles devaient trouver un système de combat ne nécessitant pas l’usage de ces outils, ni des armes qu’ils ne pouvaient pas porter hors de la capitale. Cette première théorie bien que contestable donne une première explication.

 

Une seconde théorie plus vraisemblable mais qui ne vient pas contredire la première est que les maitres en arts martiaux étaient considérés avec une très haute estime à l’époque et que l’étude de ces arts était réservée à un cercle très restreint d’élèves, il semble donc logique que la noblesse au vue de sa position sociale et de ces relations privilégiées avec la Chine (dont Okinawa était vassale) ait bénéficié du savoir de ces maitres.

 

Il est cependant impossible de savoir si cet évènement a bien eu lieu ou s’il ne s’agit là que d’une légende. En effet la deuxième guerre mondiale a porté un coup dur à l’histoire du karaté car la bibliothèque royale ou se trouvaient un grand nombre de documents sur l’histoire de cet art a été brulée. Il ne nous reste aujourd’hui que de rares documents (dont certains en Chine et au Japon) mentionnant l’existence de cet art au XVIIIème siècle.

 

L’invasion par le Japon

Ce qui semble cependant certain est que l’année 1609 marquera un tournant dans le développement du karaté. Cette date marque en effet l’invasion de l’archipel des Ryükyü par le Japon. Cette invasion est une conséquence directe de l’arrivée au pouvoir du shogunat Tokugawa suite à la victoire de Sekigahara en 1600. Fait intéressant l’archipel fut envahi par le clan Satsuma qui faisait pourtant parti de l’armée des vaincus. On peut légitimement penser que l’envoi de ce clan par le shogun ai eu une double raison, la première était d’occuper et de s’attirer les faveurs du clan en leur donnant un territoire qu’il convoitaient. La seconde était de canaliser la fureur des samouraïs de ce clan qui fut l’un des clans majeurs de la période précédente et qui gardait une grande partie de sa puissance malgré la défaite de Sekigahara.

 

L’intérêt de cet évènement dans l’histoire du karaté est que l’envahisseur japonais maintient l’interdiction du port d’arme par les okinawaiens hors de la capitale alors que les samouraïs eux étaient toujours autorisés à porter leurs sabres. Les habitants durent donc redoubler d’efforts pour trouver des moyens pour se protéger des samouraïs et le karaté se pratiqua en cachette et restera durant longtemps un symbole de la lutte contre l’envahisseur japonais. Ceci semble s’être poursuivi jusqu’en1875 date qui marqua l’intégration d’Okinawa au Japon comme une préfecture à part entière et donc la fin du règne du clan Satsuma sur la région.

 

On sait peu de choses sur le karaté qui s’est développé à l’époque hormis qu’il semble s’être développé autour de trois courants tous les trois originaires d’une ville différente.

                -Le Shuri-te est apparu dans la capitale est était l’apanage de la noblesse, il est l’ancêtre du Shorin ryu et découlerait en partie des arts martiaux de Shaolin.

                -Le Naha-te tire son nom du port de Naha dont il était originaire. Il comprenait des  techniques souples vraisemblablement d’inspiration taoïste et des exercices respiratoires portant sur le ki. Par la suite le style prit le nom de goju-ryu.

                -Le Tomari-te (ce pratiquant à Tomari) : semble s’inspirer des deux autres styles. Ce style pourrait être à l’origine du shito-ryu qui lui aussi semble entre les deux arts.

 

D’Okinawa au reste du monde

L’intégration par le Japonhttp://mintaka.sdsu.edu/karate/kick.jpg

Contrairement à ce que l’on pourrait penser le karaté mit très longtemps à être accepté et intégré par le Japon. Ceci tient principalement à deux facteurs. Le premier est que jusque durant les années 1920 les arts martiaux d’Okinawa étaient considérés par les japonais comme des arts martiaux inférieurs aux arts japonais. Le second facteur est que durant très longtemps l’enseignement du karaté est resté secret et très longtemps teinté d’un esprit antijaponais.

 

Il faudra attendre le début du XXème siècle pour que le karaté ouvre ces portes au public okinawaïen sous l’impulsion d’Anko Itosu qui introduisit l’étude du karaté dans les écoles d’Okinawa. C’est cependant l’un de ces élèves Maitre Funakoshi, fondateur du shotokan qui introduira le karaté au Japon. Ce dernier exercera deux démonstrations au Japon. La première exercée en 1916 devant le butokukai n’eut pas de réel succès. Ce sera cependant la seconde démonstration de 1922 qui permettra au karaté de se faire reconnaitre par le Japon. Cette dernière se fit suite à une demande de Jigoro Kano. On dit d’ailleurs que c’est à cette occasion que le fondateur de ce qui serait appelé plus tard le karaté shotokan mis en place la tenue aujourd’hui utilisé en karaté inspiré de la tenue de judo.

 

Il faudra de nombreux autres efforts au karaté pour être bien intégré par le Japon tel l’abolition des termes chinois remplacé par des termes japonais, le raccourcissement et la division de certains katas pour des raisons pédagogiques, la mise en place de systèmes de combat à l’origine inexistants en karaté et enfin la mise en place d’un système de grade inspiré de celui du judo.

 

Tous ces changements permirent au karaté d’être accepté comme art martial par le butokukai (un ensemble de maitres) en 1931 mais il ne fut pas tout de suite admis comme un budo car il lui manquait un aspect spirituel aux yeux de l’organisation. C’est encore une fois Gichin Funakoshi qui transformera le karaté en karatédo. Pour ce faire il va d’abord changer le sens du terme karaté en « main vide »  pour faire ressortir l’aspect spirituel de la discipline. Ceci lui permit de soustraire le karaté à ces origines chinoises et à se greffer à la culture japonaise et l’art fut reconnu comme un art martial japonais en 1936.

 

La seconde partie du XXème siècle

Comme la plupart des autres arts martiaux japonais il faudra attendre la fin de la seconde guerre mondiale pour que le karaté se diffuse en occident. Ce furent principalement les soldats américains qui amenèrent avec eux une part de la culture asiatique. Cependant les maitres de l’époque firent eux aussi beaucoup pour la diffusion des arts martiaux en occident. Ceci se fit dans un premier temps par une modernisation de la pratique en développant le côté sportif de la discipline. Ceci entraina une scission entre les maitres souhaitant garder un enseignement traditionnel et ceux souhaitant développer le côté sportif de la discipline.

 

Ce sera surtout à partir des années 1960 que la diffusion du karaté connaitra une large expansion notamment grâce à l’envoi de nombreux maitres partout dans le monde. Le succès du film karaté kid de 1984 permit au grand public de découvrir le karaté sous un nouvel angle. Le karaté n’était plus une discipline visant à battre son adversaire mais un art martial permettant une construction positive de l’individu. Aujourd’hui le karaté est divisé en de très nombreux styles et est l’un des arts martiaux les plus connus et pratiqués au monde. 

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